À propos

Qui sommes-nous?

Une belle gang de jeunes gens dynamiques qui œuvrent jour et nuit pour emplir votre bouche de bières et de pizza.

Chacun de nos produits est issu d’un laborieux processus d’auto analyse assorti d’une descente aux enfers de la créativité artistique, sorte de vertigineuse plongée dans les profondeurs abyssales de la poïesis. Ça commence généralement avec une étincelle furtive, mais dangereusement brillante qui jaillit de la noirceur inexplorée de notre intériorité. S’ensuit un complexe travail d’intégration conceptuelle des univers référentiels gravitant autour du soleil incandescent de notre génie, la désémiotisation des référents visuels, langagiers et gustatifs, suivie de leur réorganisation en un ensemble organique de vibrante signification organoleptique. Le soir venu, on mange de la pizza en se tapant dans le dos en guise d’autocongratulation.



Les bières d'Avant-Garde et de Jukebox sont issues des imaginations conjointes de deux jeunes hommes déterminés et talentueux, torturés par moments, mais non moins craquants : Renaud Gouin et Shawn Duriez.

L'histoire

Les bières d'Avant-Garde et de Jukebox sont issues des imaginations conjointes de deux jeunes hommes déterminés et talentueux, torturés par moments, mais non moins craquants : Renaud Gouin et Shawn Duriez.

Rassemblant à eux deux toutes les qualités nécessaires pour enfanter un phénomène brassicole d’envergure, ils se sont d’abord courtisés un peu timidement puis, constatant la correspondance quasi-parfaite de leurs ambitions et la complémentarité de leurs aptitudes personnelles, se sont unis. Ils tiennent aujourd’hui les rennes galopants d’un hypothétique empire de la fermentation et prétendent avec optimisme que, je cite : « le fruit de notre génie est absolument mûr et sa chair, souple et pulpeuse. Son assimilation par l’humain de demain sera grandiose, et sa digestion baignera d’une lumière éblouissante et chaleureuse les civilisations futures. » (référence).

Outre le temps et l’espace, ils n’ont pour unique contrainte que d’engendrer ce que bon leur semble. Ainsi vont-ils de bière en bière au gré des saisons, matérialisant patiemment leur vision d’un monde meilleur.

C'est en 2018 que Renaud Gouin et Shawn Duriez, héros de cette histoire, amorcèrent l’érection de leur usine de production jouxtée du coquet salon de dégustation où les gens peuvent aujourd'hui venir goûter au fruit de leur amour.

Corps slicks de transpiration sous leur accoutrement signé Big Bill, hoquetant au rythme des lourds outils de construction, casqués, bottés, gantés, masqués, excités, nos champions ont fort travaillé avant de pénétrer avec fracas l'an 2019 dans leurs installations toutes neuves. On a eu la chance de les rencontrer dernièrement pour une entrevue exclusive afin qu'ils nous racontent un peu leur histoire.

Tout a débuté avec Renaud et une histoire de dérive existentielle qui atteint une profondeur, ma foi, inquiétante, raconte Shawn entre deux ordres jappés à l’intention des ouvriers qui travaillent dur en contrebas. Imaginez un cubicule d’une couleur innommable se situant quelque part sur le spectre du « gris-brun » dans une institution financière se situant également sur ce spectre, un peu à droite. Pas de fenêtre. Pas de fun. On n’en parle pas assez, mais la violence structurale envers les cadres inférieurs dans le domaine bancaire de nos jours est à couper le souffle.

Enfant, Renaud rêvait de devenir une star du rock. Imaginez. L’échec. Les poils me lèvent juste à y penser, pérore le jeune entrepreneur entre deux bouchées de sandwich aux oeufs. Un jour, Renaud craque : « Impossible de continuer ainsi! Ma vie est un tourbillon de malheur et d’amertume! », se dit-il. Et c’est là qu’il fonde les bières Jukebox. On est en 2012, le marché des bières de microbrasserie au Québec se développe rapidement et Renaud, alors brasseur amateur et dégustateur chevronné, voit un potentiel énorme dans les bières américaines houblonnées, qui sont nettement sous-représentées au Québec à ce moment. Il crée des recettes, puis la marque, dans laquelle il insuffle l’âme vivotante de ses rêves de jeunesse, et confie la production aux Brasseurs de Montréal.

Les choses vont rondement malgré les limites vite atteintes d’une distribution plus ou moins efficace. Quelques années s’écoulent, Renaud reprend goût à la vie, laisse pousser ses cheveux jusqu’à la limite permise par son employeur. Ses boucles bondissent sur le col relevé de son coat de cuir. C’est à peu près à ce moment qu’on s’est rencontré. « En effet, c’est en 2014 qu’on a commencé à se parler », se remémore Renaud. Il n’était pas très beau à voir à ce moment-là, Shawn.


On se connaissait de vue pour avoir fréquenté le même club de brasseurs amateurs, mais on ne s’était jamais vraiment adressé la parole jusqu’à ce soir-là. Ça s’est passé dans un bar miteux de centre-sud, le genre où le monde de notre âge va pour fêter un enterrement de vie de garçon en buvant des shooters de tequila cheap plongés dans une bud lite. Moi, j’étais là pour l’enterrement de vie de garçon de mon cousin. Lui, il était juste là. Je pense qu’il avait pleuré. Il avait les yeux rouges et bouffis et il marmonnait à répétition : « j’suis un pas bon, j’suis un pas bon ». Une bien triste affaire. C’est un mélange de pitié et de dégoût qui m’a poussé à aller lui parler. Il était au bout d’une vertigineuse spirale descendante qui l’avait mené des hautes sphères de la critique littéraire institutionnelle à une job de nuit au salaire minimum dans une brasserie. « Ma vie est brisée… la bière est mon unique réconfort », qu’il me disait. Moi, comme vous savez, la bière, ça m’intéressait beaucoup, alors je lui ai dit : « Viens-là, mon ami, toi et moi, on va se partir en affaires, et on va être BIG ». J’aime penser que je l’ai réparé, Shawn, ce soir-là.

Et c’est de cette rencontre qu’est née, deux ans plus tard, Avant-Garde Artisans Brasseurs, entreprise brassicole qui explore principalement les styles européens et l’affinage en barriques de chêne. De nos échecs, nous sommes ressortis résilients, forts et beaux. Après avoir donné en sous-traitance la production de nos deux marques de bières et pris d’assaut les tablettes des dépanneurs du Québec, nous avons, dès l'an de grâce 2019, assumé la pleine responsabilité de notre devenir. Vous passerez nous voir.